Élève direct de Monsieur Kawaishi depuis juillet 1943, il est pendant deux ans le « combattant-témoin » du professeur japonais pour les tests de passage de grades de judokas d’autres clubs. Après le retour de ce dernier au Japon, il devient l’élève de Jean Beaujean et s’entraîne alors quotidiennement, ce qui est rare à l’époque. Devenu 1er dan, en 1946 (c.n. n°42), il enseigne à deux débutants qu’il considérera rapidement comme de grands combattants et des techniciens exceptionnels : Henri Courtine et Raymond Moreau. International dès 1950, il réalise cette année-là, lors de la troisième rencontre France-Angleterre, l’exploit qui va le rendre célèbre, en étant le seul Français à obtenir la victoire, alors que tous les autres combattants de l’équipe, Guy Verrier, Guy Cauquil, Roger Piquemal et Jean de Herdt, ne réalisent que des matchs nuls.
En 1952, Jacques Belaud rencontre Ichiro Abé, 6e dan, envoyé officiel du Kodokan comme conseiller technique au Shudokan de Robert Lasserre, à Toulouse. Un coup de massue et une découverte. Il précisera : « Je m’apercevais que je ne savais rien, j’ai à nouveau appris à lire et à écrire ». Avec ses complices Luc Levannier (c.n. n°36), Guy Pelletier (c.n. n°7) et Pierre Roussel (c.n. n°45), commence alors ce que l’on appellera « l’aventure Kodokan ». Pendant plusieurs années il sera l’élève fidèle de l’expert japonais qu’il rencontrera ensuite toute sa vie, durant les séjours du maître en France.
En novembre 1957, il se rend au Canada pour une série de démonstration en compagnie de Roger Berthet, Jean Cramer, André Klasser et Michel Berger. Les médias de Montréal parlent d’un « Championnat international France-Canada » et 6 000 spectateurs assisteront à « La coupe de judo la plus importante du monde ». La surprise est totale pour les Français, heureusement vainqueurs de cette inattendue compétition. La Fédération française de judo pensera même inscrire celle manifestation au palmarès de l’équipe de France, une rencontre amicale pour laquelle Jacques Belaud n’était mandaté par personne !
Défenseur du « beau judo » il crée en 1985, avec Lucien Levannier, « L’École Française de Judo Ju-jutsu Traditionnel », centre d’étude, de formation et d’entraînement dont il animera les recherches pendant plusieurs années. De très nombreuses ceintures noires suivront son enseignement, que seule la maladie interrompra il y a quelques années. Jacques Belaud, l’expert judoka, Hanshi 8e dan du Kodokan, le pionnier et l’ami qui connaissait tout de la technique et de la compétition, est décédé en avril 2014 à l’âge de 86 ans.
Merci à Claude Thibault pour la réalisation de cette biographie.